Tuesday, October 03, 2006

Les étangs le ciel la mer s’aimantent

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Lundi 24 octobre 2005



9 heures 45

Prairie d’herbes émeraude
bulle grise de l’étang de Vic
bois sombre des Aresquiers
aux senteurs de résine de pin
puis du haut du pont rebondi
sur le canal du Midi
on plonge
dans les reflets de l’infini
les étangs le ciel la mer
s’aimantent
là si près

bel ensoleillement
aux lendemains de fortes pluies
la mer proprette
sous son reflet clinquant
est douce méditerranée
paisibles les vaguelettes
flottantes

je suis vêtue d’été
un pêcheur ajuste son moulinet
un autre les mains dans le dos
arpente le bord de l’eau
pour surveiller
un troupeau de cinq cannes

qu’il est doux
le bruit des vagues à l’oreille
pas un pouce de vent
et ce soleil frôlant l’été
ombrant doux les galets

un fil de pêche étincelant
se tend au reflet incandescent
Loulou est là avec ses potes
on plaisante
tout est complet
ne manque rien à la bonté


10 heures 25

une brise légère se lève
tout près de l’eau
j’arpente prudemment
les gros galets arrosés
puis monte chercher un équilibre
sur la dune aplatie de galets
sous mes pieds les galets craquent
croquent comme le cheval qui mange


10 heures 40

en haut de la plage de sable feutré
deux nus dans les dunes conversent

le reflet scintillant
propage dans son sillage
des gouttelettes de brillance
le vent se renforce
ciel bleu pâle
mer bleu estival

je me mets à marcher pieds nus dans l’eau
sur des bancs de sable où se croisent les flux
autour de mes chevilles
l’eau est cristalline et pas froide
ici un divan de sable
m’invite à m’asseoir

sac à dos et vêtements vite posés sur la plage
me voilà au contact intime du sable
dans l’eau du reflet
à me masser de sable fin trempé
la vague me rince
peu à peu je me glisse dans l’eau
les vagues me caressent la peau
me laisse flotter au gré de la vague
fouetter par les vagues mousseuses
porter par l’onde onctueuse
m’ouvre à la caresse
du soleil dans l’eau

Lundi 24 octobre 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan -Vic la Gardiole, Hérault, France)




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Le plein soleil

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Jeudi 20 octobre 2005




9 heures 50

Ah Loulou est là !

l’aigue-marine navigue dans ses yeux
le soleil va sortir

il voudrait bien des coques vivantes
pour pêcher à la ligne
mais il sait que la mer les garde

blanc comme la pleine lune le soleil
défile derrière un voile de nues
le transperce
un reflet métallique
illumine la mer
la mer gris vert
aux vagues blanches remuées
la mer pleine d’air siffleur à mes oreilles
la mer moussante du ciel
de crêtes neigeuses
sous dômes d’azur

l’herbe sent le moisi
noir argenté la mer
puis noir grisé la mer
un trait d’argent illuminant
la sépare de l’horizon
flots gonflés
étangs au calme
pas d’oiseaux

le reflet se dilate
un éclairage instantané
fait voir jaune
se rétracte le trait d’argent

à l’Est la mer se teinte aigue-marine
se propage le vert éclairé du dedans
sous la perçante percée du plein soleil blanc
tout se réchauffe
mon ombre pousse
reflet de brillance vert chaud
cris fins d’oiseaux

des herbes fil ont poussé parmi les galets
la dune de galets me protège
de la houle vert jade

le vacarme reprend avec la plage de sable
deux pêcheurs l’un pêche l’autre fume
sable garni de fétus de bois et pas mal de détritus
un filet de pêche a capturé un tronc d’arbre

le sable est moquette qui a pris l’eau
les vagues attaquent avec le vent
remontent haut la plage
des troncs d’arbres

monte le lait des vagues
se fripe le reflet argenté
un papillon jaune bouton d’or titube au vent
métal galvanisé le reflet
électrisé du haut soleil


10 heures 45

sortie franche du plein soleil blanc
des nuages blancs
me réchauffent la peau
les nuages bas ont grisaillé
bain de bleu sur la mer
trouées turquoise et bleu
dans le ciel floconneux

le blockhaus est cerné de vagues
un extra-terrestre longe la plage à grande vitesse
c’est un ami pêcheur sur son squad jaune
on se hèle au passage

ici le sable est tout lavé de beige
le flot a repoussé les détritus vers les dunes
de petites méduses gisent sur le sable
rosâtre de gelée
j’ai la paume des mains rose d’humidité

Jeudi 20 octobre 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan - Vic la Gardiole, Hérault, France)




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Le Marin le Grec le Corse

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Jeudi 13 octobre 2005



8 heures 59

La mer est agitée
un grondement blanc arrive par rouleaux
en un déferlement de vagues écumantes
monte la mousse à l’assaut des galets gémissants
souffle le vent soufflent les vagues grondent
piaffent se grisent de blancheur effervescente
me poursuit une vague…

un pêcheur s’installe
un autre arrive
je le rencontre pour la première fois
c’est Michel de Cournonterral
il dit s’y connaître en pêche
aujourd’hui c’est le Marin qui souffle
on l’appelle le Grec ou encore le Corse
il se déclare après le premier quartier de lune
il est très bon pour pêcheurs et chasseurs
contrairement au Narbonnais qui vaut rien !
Michel fonctionne aux coups de lune
un pêcheur-jardinier en quelque sorte !

le ciel entier est lisse jaspé
comme l’intérieur d’un couteau de mer
un nuage frôle la brume d’un saignement
le vent moelleux m’enrobe
la plage de sable en avant-poste des galets
est submergée par les vagues

j’avance sur le chemin de sable pierreux
entre la mer fougueuse et les étangs paisibles
groupe de flamants roses immobile
le long des haies de sansouire
longeant le canal noyé dans les étangs


9 heures 23

atténué le tumulte de la mer
par le rempart de galets
ciel spacieux de tendre grisaille

la mer dirige sur moi
sa proue de vagues déferlantes
je sens sur mon visage des gouttelettes
…du ciel ou de la mer ?

je me rapproche de l’océan de vagues
dans le calme du ciel clair de lait
stagne la roseur du nuage

rejeté par la mer s’est effondré sur le rivage
un grand filet de pêche embrouillé
flotteurs rouge et cordages vert éparpillés
sable attendri
bruit furieux du gouffre de la mer
des tapis de vagues glissent à mes pieds


9 heures 49

le rosé du ciel s’éclaircit
une lueur lunaire dérobe le soleil blanc

aïe une mousse blanchâtre volette sur le sable !
collent au sable méandres jaunâtre
de mousse sèche

trône une énorme tresse de cordages
repliée comme un serpent
à tête de caniche

tombe une tiédeur avec le vent calmé
vague rougeur dans le sable du rivage
le Marin reprend son souffle

de blanc fouettée la mer
gronde comme un avion au décollage
j’en vois un dans le ciel mais ne l’entends pas
les avancées de vagues forment sur le sable
des miroirs de verre
rose imperturbable les nuées
rose à peine teintés les miroirs sablés
éruptives les vagues déferlantes

halte au blockhaus en ruine
envahi de sable à mi-hauteur
j’y trouve la gousse noire
de ce fruit sec asiatique
à quatre pinces de scorpion
une voiture sur la plage
abrite deux pêcheurs du vent

des mares glauques
cernées de mousse verdâtre
s’étalent au milieu de la plage


10 heures 25

le ciel s’éclaire
le nuage rosé se nuance d’orangé
son doux reflet sombre dans les vagues
ressuscite dans le sable coulant


10 heures 30

le sable aux flaques devient mouvant
je reviens sur mes pas
un des pêcheurs à la voiture
plongé de noir vêtu dans les vagues blanches
repêche sa canne à pêche

pas de soleil en vue mais sa luminosité
me fait pleurer les yeux
fixée à un jerrycan de plastique blanc
une grappe de moules
plage désolée de détritus
la mer renvoie ce qui s’y perd

blockhaus délabré
mer démontée
ciel obscurci
soupçon de nuées rose
je marche dans les décombres
un marcheur au crâne rasé
suit le bord de mer au pas cadencé
une bonbonne de plastique bleu foncé
a roulé jusqu’en haut de la plage

à l’horizon de Sète brume d’écume
les cohortes de vagues à l’assaut de la plage
ont transporté branchages et béliers de bois

le sable est tout mou d’être lavé
la vague rejetée est frangée
de mousse souillée
tant pis je me déchausse
et marche dans l’eau

ruisselle l’eau sur les mottes
de coquilles et galets
façonnées par le flux

Jeudi 13 octobre 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan - Vic la Gardiole, Hérault, France)





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La mer moire

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Jeudi 6 octobre 2005



8 heures 38

La mer est en soie
chamarrée marbrée
vibrante feuille aluminium
feux laiteux de nacre
reflets chatoyants arc-en-ciel

à l’horizon vapeur de feu sans flamme
soleil moiré de nuages
sur les flots une ligne blanche
souligne le ciel
dans l’eau nacrée jusqu’aux cuisses
un pêcheur

assise sur les galets
je glisse dans les soieries
et le calme des vagues
tout lustré d’irisé

un reflet comme s’il pleuvait
hérisse de brillants la mer

descendue d’une voûte d’azur
lueur bleutée infiltre l’eau
vapeur de feu rougeoie en son milieu
soleil dans les duvets
ceinte de nuages moelleux
plane une apesanteur turquoise
sur La Grande Motte évanouie

doux flux onctueux


8 heures 49

une brusque percée de soleil blanc
percute les flots d’un zigzag
de mercure éblouissant
s'enfuit le reflet avec le soleil


8 heures 52

je me relève
moussent les vagues
la mer bleuit turquoise
dans la vapeur
stries des rayons en diagonale
oeillades de soleil haut
dans les nuages sombres
ombres des rayons
alignées sur la mer


9 heures 06

il fait frais légère brise
des pêcheurs ont allumé
un feu de bûches sur les galets

sur la mer que du nacré
l’intérieur si doux de la coquille
moutons au ciel sur fond d’azur
la vapeur de feu a perdu son feu
pâle fantôme repose sur une ligne
sombre d’horizon


9 heures 17

le soleil émergé d’un pommelé géant
largue des rayons surnaturels
sur le bronze patiné de la mer
la panse des vagues est d’émail flammé

dissimulé le soleil blanc-bleu
par un claustra de nuages
diffuse de larges rayons de fumée bleue
dans la lumière rose ocrée

un éclairage de projecteur
réchauffe le sable
le soleil a bu les nuages
reflet blanc cru


9 heures 32

la mer est bleue

deux pêcheurs de tellines
dans l’eau jusqu’à la taille
raclent le fond sablonneux



Jeudi 6 octobre 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan - Vic la Gardiole, Hérault, France




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Soleil dans les vapeurs

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Dimanche 25 septembre 2005


7 heures 45

Pourquoi c’est si beau :

la mer grise effleurée de rose
le ciel gris découpé de crêtes
en échappées de fumées roses
le sable ambre-gris
les cannes à pêche arachnéennes
tendues au ciel dans l’eau
les vagues au ralenti
la douce brise enrobée d’humidité
la voûte céleste marbrée de rose et bleu ?

les nuées roses se font nettes sur les crêtes
surlignées d’un trait de pastel lumineux
puis de feu
des lèvres rose incarnat avalent le soleil

le moutonnement du ciel descend
sur l’horizon de la mer grisée
surnage une longue anguille des abysses
cernée de feu

trois pêcheurs assis en demi-cercle dans leur fauteuil
leurs cannes à pêche alignées dans le flou
sont aux premières loges du temps


8 heures

là-haut dans la brume grise
se glisse une perle d’or

suspendues au bleu du ciel
nues pommelées ivoire

peu de vagues à la mer

apparition d’une buée de soleil
puis d’un quartier de soleil orangé
aussitôt avalé par les lèvres
rose tête de mort

un nuage de luminosité
transperce la brume laiteuse
reflet sur la mer effleuré

tout devient d’opacité pâle
juste deux traces de nues en couleur
rose tendre abricot lumineux

mer moelleuse vent chargé d’humidité
le soleil dans le nuage abricot
éclaire le nuage rose

un jeune pêcheur allongé sur la dune de galets
ses trois cannes plantées dans les galets
savoure la prise d’une belle daurade

s’évaporent les nuages colorés
effacé le subtil reflet sur la mer


8 heures 25

je suis moite de froid
ciel mou flux nonchalant
soleil disparu dans les brumes
le ciel se referme sur la dernière trace
la rose

dans la voûte du ciel
nuages blanc flous sur fond bleu
mer gris d’huître
une nuée de mouches attaque un fruit pourri
rien de visible sur l’horizon gris
sur terre massif de La Gardiole en apesanteur

première rencontre
un jogger essoufflé
a la force de répondre à mon sourire
ici le sable craque sous les pieds
les vagues sont agitées sous le vent
oh un bateau fantôme à l’horizon
et au ciel
un perlé jaune paille à la place du soleil !

le vent forcit
j’ai les doigts engourdis


8 heures 48

je me sens mouillée de froid
le vent ne parvient pas à me sécher
le perlé s’est déployé
y luit une perle satinée de blanc
aussitôt évanouie
reflet invisible
tout est gris


9 heures 16

le vent ralentit mon pas
je fais une pause en direction des étangs
traversée d’une étendue de sable
tapissée de larges galets plats ponceux
on dirait des maquettes
de sculptures d’Henry Moore

sur les étangs tout est humide stagnant
et plein de cris d’oiseaux
fines aigrettes en lisière de buissons
flamants roses alignés comme pour la parade
mouettes virevoltantes
bruit d’hélicoptère invisible

les hautes herbes commencent à jaunir
cathédrale de Maguelone
dans un brouillard d’arbres
ciel dilaté de brume
retour à la rumeur de la mer

entend-t-il la mer le vététiste sous son casque ?
j'ajuste mon chapeau protège vent


9 heures 34

je fais demi-tour à l’arbre allongé
demi enterré noyé dans le sable du rivage
je reçois le vent dans le dos
et la sensation de chaleur
revient le vététiste le long de l’eau
se plante dans un gendarme couché de coquilles

la mer gris acier roule placide
de glissade en glissade
une impression vert turquoise
monte des profondeurs
des bateaux et un grand voilier fantôme
glissent à l’horizon de brume blanche
une mouette survole lentement les flots

le soleil sort sans se montrer
le ciel est tout baigné de brume
un autre grand voilier
défile dans le sillage du premier
la brume s’illumine
je mets les lunettes de soleil


10 heures

mais je rêve… un grand voilier glisse
en sens contraire des deux autres
….. c’était un mirage
il n’y avait qu’un seul voilier !
me désoriente la brume

dans la voûte du ciel au-dessus de la mer
s’ouvrent des blocs de neige sur un soleil-lune
défilant derrière un écran d’ambre bleuté
se referme le glacier de nuages sur le blanc soleil

et ce bruit sourd de tonnerre à intervalle régulier
semblant monter du gouffre de la mer
qu’est-ce que c’est ?

un coup de soleil
réchauffe le sable au loin
sur la mer sautille le reflet
vite
nus les pieds dans l’eau transparente
se faire prendre les chevilles
par le tourbillon
des vagues


Dimanche 25 septembre 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan - Vic la Gardiole, Hérault, France)




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Eclats de soleil flotté

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Jeudi 22 septembre 2005



7 heures 31

Arrêt au bois des Aresquiers
sans crier gare
jaillit le soleil d’une brume bleuâtre

boule de feu coquelicot
les parcelles d’étangs bordées de sansouire
lui tendent leurs miroirs silencieux
lustrés de gris mauve
glissent des ombres d’oiseaux d’eau sur l’onde lisse
le gris mauve se teinte vermillon
se teinte cuivre jaune
un morceau de soleil rouge s’y reflète
les oiseaux s’envolent au bruit de ma portière
se posent plus loin sur l’onde bleutée


7 heures 35

ça y est plonge dans l’eau le soleil
devenu boule orangée d’or
argente l’eau d’éblouissement
l’étang se moire de raies
mauve blanc et gris argenté
y tracent les oiseaux des sillages
bruit de la mer assourdi de brume

un seul pêcheur sur la plage
avec sa brise et son reflet sur la mer
un froid humide me transperce
j’ai les doigts glacés
kway et gilet de laine en cache col

au loin trois cannes à pêche
ponctuent la mer
ciel bleu faible en arrière
une demi-lune s’y délite
la grande dune de galets gris
ourlée de galets mouillés
se profile sur le soleil bien ancré


8 heures 8

couché sur les galets en pente
presque totalement effeuillé
racines emmêlées rouge henné
gît l’un des « Quatre arbres »
peints par Egon Schiele

mes oreilles fendent le vent
le vide
le vide et le vent abondants de la mer
sous mes pieds crissent les coquilles
beige gris noir blanc

petits galets comme des dragées
léchés par la vague jamais fatiguée

je transpire sous mon kway
mais de vent frais je suis cernée
horizon plat de vapeur jaunie
mer bleu tranchant


8 heures 27

déboulent dans mon dos
deux chevaux au galop
montés de jeunes cavalières
déjà au loin
se perdent dans le sable

sable tendre
coussins de coquilles brisées
dressés par le flux

de retour les chevaux
au galop dans la mer
font des vagues d’écume
sortent de l’eau
trépignent
foncent sur moi
un cheval craint l’eau
moi le coup de sabot

les deux chevaux pénètrent de front la mer
semblent à présent trotter dans l’eau
se perdent dans les flots


8 heures 43

une joggeuse arrive en face
au rythme de fruits bercés
inscrites sur le rivage
vagues de coquilles et galets

ici les chevaux sont passés
ont creusé le sable de leurs fers
là les chevaux ont fait demi-tour
le sable sec en est tout retourné

dans l’eau une méduse morte
paraît vivante

champ de sable aux troncs d’arbres migrateurs


9 heures 8

le soleil n’est pas encore chaud sur ma peau
essaimés sur la plage
un tronc d’arbre dauphin à ailerons de sable
cet autre sur ses ergots de piques saillantes
escargot de mer géant
alignement de branchettes festonné par la marée
brume jaunâtre sur le Pic St Loup et Montpellier


9 heures 22

je rebrousse chemin pieds nus dans l’eau
la chaleur s’installe

je prends un bain de lait
dans la mer bleu pâle
parmi les éclats de soleil flotté


Jeudi 22 septembre 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan - Vic la Gardiole, Hérault, France)





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Me suit le reflet comme mon ombre

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Jeudi 15 septembre 2005




7 heures 20

Etang de Vic à découvert
déployé en miroir ondé de mauve
tendu attend la brûlure du soleil
lac nu silencieux
crie un oiseau

le boulet de feu
surgit à l’horizon de l’eau
tisonne l’eau d’une coulée
de lave vermillon
lac de clarté mauve doré
roseaux contemplatifs
rougeoie l’eau solaire
ciel bleu léger
sillonné des nuages rectilignes
de fumées d’avion orangées


7 heures 47

gloup gloup la mer
calme comme un lac
le soleil brûle le ciel
le reflet ébouillante l’eau
crissent mes pas
sur coquilles et galets noirs
éclairés de jaune soleil

accompagnée je suis du reflet
m’illumine
miroite
prend le relais
du soleil effacé de luminosité
se balance sur la vague souple
descend les escaliers de vagues

la luminosité rouille les tamaris
la plage est nue personne dessus
un barrage de galets ferme le lit
d’une rivière de sable
gouttelettes limpides
frangent la vague
ondes douces en rizière
sur plateaux de sable


8 heures

je marche dans la douceur
le reflet n’a pas quitté mes pieds
tangue à mes côtés

lavée des intempéries alerte rouge
la mer est rénovée de bleu
plage jonchée par endroit de branchages
et de tronçons de troncs
coups de feu des chasseurs dans les étangs
me poursuit le reflet presque blanc

sur le sable blondâtre du rivage
nervures des crêtes de vagues séchées
bouquet de chardons sec mouillé
reflet blanc du soleil trempé


8 heures 16

le reflet ne cesse de m’escorter
une barque de pêcheur le franchit
un groupe de baigneurs naturistes
se sèchent au soleil
échoués un gros crabe noir
un minuscule crabe blanc

un petit bras de mer s’ouvre à moi
j’entends comme un gémissement
un goéland blotti sur le sable
essaie de s’envoler en vain
ses larges ailes ploient aussitôt
retombe sur le ventre souffre
blessé à mort
se fige

appelant
face au soleil


8 heures 34

le reflet du soleil
étalé sur la mer étale étincelle

Jeudi 15 septembre 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan - Vic la Gardiole, Hérault, France)





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C'est de la poésie que le pêcheur pêche

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Jeudi 1 septembre 2005




7 heures 20

Etang de Vic gris perle
cieux à peine frôlés
de nues poudre orangée

mer moirée gris rosée
ciel voilé de clartés
douce brise douce houle
ruban de crêpe bleu sur l’horizon
y perle une goutte de sang
nuages crénelés
de lumière orangée

un anneau rouge fantôme
couronne les nuages escarpés
puis on ne voit que du bleu

réapparaît en boule
déjà tout illuminé
escortée du reflet fanfare sur la mer
je suis tout humidité
le soleil se trouble de luminosité
mes yeux aussi qui voient vert
la page blanche de mon cahier
la bleuté se trouble de rose
trois flamants roses
volent vers les étangs

le reflet bat son plein
de drapés luxuriants
les flots reflètent du turquoise

un pêcheur assis sur le sable
rembobine patiemment du fil à pêche
sur le rivage une rangée de cannes
au garde-à-vous surveille la mer

je rencontre Loulou
toujours une joie
on ne s’était pas vu depuis un moment
il séjournait à Salon sa ville natale
mais il préfère Vic La Gardiole
j’apprends de son copain Etienne
que cette barrière sur le parking
marque la frontière entre les plages
de Frontignan et Vic la Gardiole

alors il paraît que vous écrivez sur moi
il se saisit de mon cahier où s'épanche
mon écriture impénétrable
j’y comprends tchi
normal moi aussi il m’arrive
de ne pas pouvoir me relire
mais Loulou les textes sont tapés
et je les fais suivre depuis des jours
dans le coffre de la voiture pour vous
je vous les donnerai la prochaine fois
car à présent je sens l’appel de la mer

débarquent deux joyeux compères
équipés d’élégante panoplie de pêche
l’un d’eux présente à la cantonade
l’ami niçois qui l’accompagne
je prends le bon coin
car je connais le coin
dit-il d’un clin d’œil complice
bof il y a du poisson nulle part
répliquent en choeur
les pêcheurs du coin goguenards

c’est toujours le même refrain
avec les pêcheurs
quel que soit le temps
ce n’est jamais le jour favorable
c’est de la poésie que le pêcheur pêche


7 heures 43

pendant ce temps
le reflet s’est étalé
un pêcheur isolé
est assis tout confort devant la mer
ses deux cannes solidement amarrées
à une sorte de poussette aménagée
je l’appelle la « chariote » me confie-t-il

mer replète de vaguelettes
ciel tout vapeur
soleil dilaté
reflet adouci
roulis assourdi
sur le sable est édifié
un grand cercle solaire de galets
rempli de galets et plumes de mouette
la mer aujourd’hui rejette ses plumes
jonchent le rivage tout du long

je piétine en canard dans le sable foulé
de tant de pas qui se chevauchent
sur la plage déserte


8 heures 04

voile étale dans le ciel
le vent de la mer forcit
s’engouffre sous ma chemise moite
le reflet ne décroche pas
le soleil feu de vapeur
je l’effleure du regard
le sable se cendre de douceur
un pêcheur solitaire en maillot de bain
se laisse prendre au vent
mes mains sont lavées d’humidité
je fends le vent


8 heures 23

le reflet poursuit son chemin
le sable commence à blondir
sous le foyer blanc du soleil
un jeune couple étendu sur le sable
se relève
secoue le drap de bain
et s’y drape dedans
se met lentement en marche
à l’abri de la cape partagée
ne me voit pas passer

le vent constant
empêche la chaleur de descendre
blanc le reflet glissant
noir le tronc d’arbre immergé
un jogger émergé du blockhaus
surgit
vite disparu dans les vapeurs


8 heures 43

le ciel vide est plein de clarté brumeuse
le vent toujours porteur de moiteur
le jogger revient sur ses pas
cheveux plus blonds que le soleil

sur le sable se rencontrent
d’innombrables traces de pieds
modelés par la douceur de la lumière
ici le flux a modulé du sable ondulé

il fait si doux
lorsque le vent s’apaise
un oiseau noir vole haut


9 heures 12

une mouette surgit des étangs
Palavas est embrumé de blanc
La Grande Motte escamotée
barques illusion voguent à l’horizon
des buissons de salicorne vert acidulé
ont percé les dunes de sable et de galets
les tamaris sont gris
une fougueuse vedette
entaille les flots


9 heures 20

je fais demi-tour
s’avance au loin
un naturiste tout rosi de soleil
les tamaris virent au vert foncé
le ciel vide sur la mer se bleute
le ciel sur terre est lourd de gris
les oyats sont sépia
les massifs de salicorne
ont tourné au vert bleuté
vent dans le dos
chaleur sur ma peau


10 heures

bain d’éclats de rires avec Bern
à se laisser surprendre par l’éclat des rouleaux de vagues
dans le caressant reflet du soleil


Jeudi 1 septembre 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan - Vic la Gardiole, Hérault, France)






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La mer lactée

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Jeudi 25 août 2005




7 heures

Sur l’étang de Vic
dégradé arc-en-ciel dans l’eau
cinq flamants roses glissent sur l’irisation
dans le silence des cygnes
voix rauques dans les roseaux
en file indienne les flamants
se rapprochent d’un autre groupe frisant
l’eau rosie de mauve en direction du nord

strates or et carmin veloutées
dans un ciel feu
de vifs poissons percent d’ondes concentriques
la surface du calme miroir aquatique

atteignent l’eau cuivrée les flamants alignés
entament l’eau grisée de rose

au bas du ciel
de l’orange embrasé
annonce du rouge incendiaire
à fleur d’eau
se mauve se grise se dore encore plus l’eau
rougit de sang
naît le soleil
sort la tête illuminée de l’eau
crie une mouette
crient les oiseaux

ciel bleuâtre au nord
moirée l’eau en bordure des roseaux
les roseaux écoutent
le reflet sur l’eau est gorgé d’or
un canard flotte solitaire
dans la coulée en fusion
de la boule aplatie de feu
l’eau de l’étang grisée pâlit
se nappe de cuivre à reflets rouge
on entend le chœur des flamants
soleil et reflet écrasent tout
s’intensifie l’enrouement des flamants

le reflet trouble l’eau de vapeur d’eau
à l’horizon de l’étang ruban dormant d’eau blanche
une barque de pêcheur y est posée

s’éclaire fort la traîne du soleil déjà haut
cap sur la mer


7 heures 22

mer bleuâtre sans écume
lisse comme du lait
ciel tout embué de nues
bleuté et coquille d’œuf
la fraîcheur humide me plombe
soleil blanc diffus dans les nues
reflet jaune pâle sur lait jaspé
le reflet devient froid
je « pègue » de partout !

un camion de travaux descend sur la plage
je lui laisse la place
énormes traces de pneus sur le sable vierge

le soleil frôle le sable j’ai moins froid
scintillent galets
paillettes dans le sable damé par la vague
sur la mer à l’horizon sud le bandeau blanc
ressemble comme deux gouttes d’eau
au ruban vu sur l’étang
le reflet liquéfié inonde violemment l’eau tendre
le soleil s’impose dans un ciel humide de bleu
les vagues roulent douces


7 heures 44

je marche entre deux sillons alvéoles de pneus
une barque de pêcheur s’arrête non loin du rivage
seule réalité dans la mollesse ambiante
soleil humide chauffe très doux
ciel crémeux
j’arrive au niveau de la barque
ondoie sur la mer lactée
à sa proue le reflet limpide
le pêcheur étend ses filets
le reflet dépasse la barque avec moi
il me suit
prolonge mon regard à l’infini

à l’est la mer rentre dans le ciel
monté haut le soleil reflet trop luisant

un chercheur de trésor écouteurs aux oreilles
se concentre sur le ballant de son balai d’astronaute
creuse le sable de son râteau grillagé

le son de la mer est profond
le trésor est dans la mer

un jogger me dépasse d’un pas mesuré
sur la respiration de la vague


8 heures 12

caresse tiède sur ma peau
mais toujours des frissons en dedans
tonalités mercure sur les flots lissés
des embruns me montent aux narines
l’humidité me pèse aux épaules
vacarme des flots ?
non c’est le camion qui revient
par le bord de mer pourquoi si vite ?

à l’horizon ligne de brillance dorée
descendue du soleil
trop haut trop puissant de luminosité
je me garde de le regarder
le reflet sur l’eau se perd en clapotis
d’éclats de lumière violente de-ci de-là


8 heures 21

ultimes éclats du reflet à mes pieds
me donne envie de les chauffer dans l’eau
c’est un leurre l’eau est froide

le ruban d’eau blanche à l’horizon rétrécit
et absorbe la ligne dorée
les vagues lèchent le sable d’eau claire
La Grande Motte se dérobe sous brume blanche
un tronc d’arbre se fait rouler par la vague
je m’enfonce dans le sable le ciel dans la mer

près du blockhaus deux catamarans un canot pneumatique
et une population de campeurs adolescents
dont certains encore roulés dans leur sac de couchage
quatre jeunes-gens joyeux venant de la mer
rejoignent le campement
la vanille du ciel se teinte un peu de bleu
mer huilée de lait

sur le sable de la grève des fresques fraîches sont gravées
probablement l’œuvre du groupe d’adolescents
visages de coquettes cœurs épanouis nus féminins parés
à Clélia en lettres géantes
l’amour toujours !

des barques commencent à poindre
fourmis à l’horizon
frissons encore en moi
partage des cieux
onctueuses clartés grises bleu aérien à voiles blanc


8 heures 55

La Grande Motte ouatée d’angora blanc
à l’horizon une brume fantôme se répand
puis se noie
barques estompes de fusain
sur le sable face à la mer
une installation artistique de bois flotté
regarde l’immensité
les barques fondent

voûte céleste en lévitation bleu-ciel
sur la mer ciel laiteux


9 heures 13

je fais demi-tour
la mer change de ton
de bleu phosphore
je marche pieds-nus
dans les vaguelettes
l’eau est glacée
irai-je m’y baigner ?


9 heures 35

je me mouille à petit feu
bain de mer bain de ciel
étendue nue comme un poisson dans l’eau
les frissons de l’eau me glissent sur la peau

apparition d’un morceau d’arc-en-ciel
dans une trouée de nue blanche voile de lune irisée



Jeudi 25 août 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan - Vic la Gardiole, Hérault, France)





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Monday, October 02, 2006

La mer se grise de gris

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Jeudi 18 août 2005




6 heures 55

Arrivée plage des Aresquiers
par un temps « marinas »
le vent souffle de la mer
tout est grisaille
mais la mer n'est pas démontée

ciel pâle de nuages tendres
posé sur l'horizon un voile de brume
galonné de tracés rose et jaune

le soleil dissimulé dans la brume
envoie du rose abricot moutonner
dans les nuées grises
deux mouettes se poursuivent dans les nuages

la mer a des luisances d'étain
la brume du soleil poudroie rose pastel
humide le souffle du vent
ciel en féerie de nuages illuminés


7 heures 8

la boule rouge
à demi nette dans l'estompe rose
la chauffe de vapeur
monte la boule dans la brume
puis se fait arrêter par un nuage dense

elle en émerge en feu en larguant
une zébrure de cuivre ruisselante
sur la mer juste à mes pieds
une strie argentée sur l'horizon
et un abondant reflet sur les eaux


7 heures 15

la crête de l'écume se veloute
la strie argentée se dore
sous l'insoutenable clarté solaire
j'ai froid d'humidité
le soleil à l'ombre d'une branche de nues
éclaire d'orangé la vaporeuse brume

le reflet chauffe l'argenture des flots
puis la refroidit
profond est le soleil d'eau
enfoui dans le sable du rivage
les dernières nues s'atténuent
sous robe diaphane

ciel partagé
sur l'horizon voile de vapeur tremblée
au-dessus épais rideau ardoise
soleil en rapide ascension

tout se couvre
le soleil vient d'être avalé par le rideau

la mer privée de reflets se teinte bleuâtre
lumière tamisée sourd du soleil éclipsé
le sable est blond grisâtre
je frissonne au vent
j'ai les mains mouillées
valse une nuée de mouettes
puis se pose sur le sable


7 heures 40

plus de soleil visible depuis un moment
que douceur de ciel et d'eau
mouettes noires et mouettes blanches
picorent dans le sable
comme c'est bizarre
elles ressemblent à des pigeons !
décollent à mon arrivée
se posent plus loin

la mer est pleine et plate et tendre
le soleil intérieur diffuse des rayons fumée
dans la buée rose de gris de brume
gris tourterelle est la mer
à l'endroit du reflet invisible

s'envolent les mouettes je les ai dérangées
envol vers la mer retour vers la plage
retour preste à la mer
en un claquement de voile au vent
juste par-dessus ma tête

je suis dans du coton
gris gorge de pigeon

la plage est déserte
seules rencontres depuis l'arrivée
un pêcheur pêchant
un groupe d'adolescents gantés
munis de grands sacs plastique
pour le ramassage
des détritus sur la plage
plus loin un jogger…


7 heures 53

des chants d'oiseaux retentissent
le jour s'éclaire
mais le ciel à l'unisson de gris persiste
serait-ce des cigales que j'entends dans les dunes ?
bizarres mes sensations dans les brumes !

la mer claque de clameurs
oyats et dunes grises se figent de blanc
gris graphite le sable de la grève
la brume se grise de bleu


8 heures 8

une barque au lustre de gondole
fend la mer en direction de l'est
la mer est un instant toute lisse de rutilance
sous une timide trouée blanchie de soleil

une vedette se dirige à l'ouest à toute écume
s'arrête net
blême sur mer métallisée
hésite à la manœuvre
pivote avant de s'immobiliser
les deux hommes à bord surgissent
avec des cannes pour pêcher

une barque noire trace l'horizon à toute vitesse


Jeudi 18 août 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan – Vic la Gardiole, Hérault, France)





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Plume de mouette

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Dimanche 7 août 2005




7 heures 5

Ciel labouré comme terre ocre rose vue d’avion
des fumées jaunes d’avion s’entrecroisent
mer ciel laiteux bleu-ciel
soleil encagé dans une barre de nuages bleu-gris
odeur de malaïgue sur l’étang de Vic

échappée de nuages gris sombre
sertis de lumière
fuselés comme des dauphins
le soleil lutte avec la barre ombreuse

à l’opposé du soleil ciel layette fille et garçon

humidité et tramontane se rencontrent

Le soleil a surmonté la barre
tout blanc de luminosité
les dauphins gris fusent sur la barre
pour la pulvériser


7 heures 22

le soleil déjà haut projette son reflet
diffus d’incandescence blanche
sur la douceur de la mer
vol de mouettes muet

le vent souffle fort
des vagues plates en escalier se forment
trempée la voix de la mer
deux chiens errants courent en tout sens

la terre ocrée du ciel s’est métamorphosée
en champ de neige poudreuse
sillonnée des tenaces dauphins
le blanc liquide du reflet
plonge dans le sable du rivage
coule à mes pieds
les chiens courent le long des ganivelles


7 heures 36

chants aigus d’oiseaux dans les étangs
les vagues étirées l’une sur l’autre
affleurent au ralenti sur les bancs de sable

le reflet huile les flots lisses
le soleil glisse sur le sable avec la vague
la tramontane se renforce
je marche entre deux bruits fouettant
l’air et l’eau

fines traces de vagues sèches sur le sable

à quelques pas de la mer
bruits aussitôt assourdis
quiétude de l’étang tout bleu
enchâssé de longs cheveux
vert tendre sous le soleil frisant

envahissant le reflet luisant sur la mer
tourbillonnantes les mouches de la grève
bruit de la mer mêlé au bruit du vent

je me cache sous mon chapeau
le sable étincelle de brillants dans la masse

gît une plume de mouette toute blanche
je la recueille
ainsi qu’un tendre duvet ébouriffé

des calligraphies de pattes fléchées
incisent le sable désorienté
en souvenir d’un combat récent

bain de mer nue chair de poule
dans une eau tiède glacée du vent
bain de mer les yeux dans le ciel
au cœur du lac de mousse blanche
d’un immense nuage
me laisse flotter au gré de l’onde
si douce sous ce vent si froid

assise sur le sable me sèche
au vent ensoleillé



Dimanche 7 août 2005, marche plage des Aresquiers. (Frontignan-Vic la Gardiole, Hérault, France)






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Du bleu dans les yeux

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Jeudi 4 août 2005



6 heures 30

sur la route de l’étang de Vic
virevolte
une poussière noire d’oiseaux


il faut un nuage pour piéger le soleil
c’est le cas juste à l’endroit où il va se lever

étang bleu froissé du vent
horizon mauve subtil
le nuage sombre
se perce d’une goutte de magma
la tomate orange incendiaire
très vite s’impose en majesté
se dressent les roseaux
rose mauve l’horizon
du bleu dans les yeux
des carrés bleus s’y agitent
je vois le cheval blanc tout bleu


6 heures 45

mer comme on la rêve
bleu ciel laqué
couverte du soleil rouge cuivré
pénétrée du reflet cuivre en fusion
ça passe très vite

la tramontane sifflante
rafraîchit les oreilles et soulève le chapeau
quand le vent du nord piaffe
la mer du sud se calme

eau luisante du reflet
sable sombre de débris
de coquillages mouillés
crissant sous mes pieds
le vent gonfle mes vêtements
horizon jaunâtre
cris de mouettes


7 heures 11

soleil chauffé à blanc
éclaire de blanc son reflet
de jaune le sable
les galets du bord de mer
rutilent de noir
sous le roulis des vaguelettes

les drisses vibrent contre les mâts
des catamarans du centre aéré
je ferme les yeux j’arrive au pré
je suis dans la prairie
le vent colporte les souvenirs

tempête d’empreintes
coussinets et griffes de chiens
sur le sable humide de la plage

la tramontane ne cède pas
la mer lutte
mais les vagues sont freinées
et finissent par se coucher
sous les ailes du vent

dans une barque à moteur
bleue comme la mer
un pêcheur en ciré
jaune comme le soleil
étend ses filets
aidé de deux plongeurs

sur le sable durci autour du blockhaus
s’écaillent des petits tas de sable nervuré

dans le sable du rivage
scintillent des piqûres de quartz

8 heures



jeudi 4 août 2005, marche plage des Aresquiers. (Frontignan-Vic la Gardiole, Hérault, France






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Chevaux rouges de soleil

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
dimanche 31 juillet 2005



6 heures 35

Le soleil est juste levé sur l’étang de Vic
lac à peine effleuré du vent
bordé de miroirs du ciel
soleil rouge sur lac bleu

les chevaux blancs dans le pré
sont rouges de soleil
vibrent les chants d’oiseaux
un chat noir se glisse dans les roseaux


7 heures

des goélands stationnent sur le parking de la plage
à l’affût des reliefs d’un grand pique-nique nocturne
aux dires de Jean-Marie le pêcheur

mer lisse comme un lac aussi
le soleil déjà haut l’arrose d’un reflet platiné
des vaguelettes satinées de soleil effleurent le sable
la mer bleue de bleu tranche l’horizon
le ciel éthéré bleuit en ascension
la page blanche de mon cahier jaunit

m’escorte le reflet sur la mer
défroissé par la tramontane
soleil éclatant de lumière blanche
reflet violent


7 heures 20

le chapeau me protège de soleil et vent
la mer frémit d’écailles brillantes
refluent au large et se perdent dans le reflet
tiédeur de la chaleur frisson de la tramontane
drapeau de la colonie de vacances orienté sud

après la plage de galets
de larges étendues sablées s’ouvrent à la mer
façonné par l’eau le sable se creuse
de petites mares limpides qui invitent
à tremper les pieds sur du velours côtelé
le chien noir rôdeur de la plage
surgit en trombe à mes côtés


7 heures 32

dans les tamaris tente télescopique verte
et ses deux habitants blottis
le chien a filé vers les étangs
la tramontane forcit et feuillette mon cahier
Palavas la Grande Motte dressés à l’horizon
le chien revient bondissant
prendre des bains en série
s'ébroue
cherche à manger
rôde
vient se faire caresser

le bleu outremer s’éclaircit
piaillent les mouettes à mes oreilles
plonge une mouette à pic sur un poisson
la mer avance dans un froissement de faille
je trouve un galet en forme de petit chien
un homme surgi du blockhaus
se dirige vers le secret des étangs
le reflet s’est étalé de tout son large
me fait tituber la tramontane


7 heures 53

garder l’équilibre
se prémunir du vent fort dans l’oreille
des rayons du foyer blanc dans le ciel
d’une méduse échouée
hublot globuleux dans le sable

un banc de sable rectangulaire
me donne envie d’y poser le pied
je traverse le fossé d’eau dormante
satiné le sable naissant
le puits du soleil l’alimente
l’eau alentour est transparente

je poursuis mon chemin
le vent en rafale me sable les mollets
j’approche des parages
de l’étang de Pierre Blanche
vivier des oiseaux
une nuée de mouettes survole la mer
le reflet commence à se lubrifier
au loin parfois échappée
d’écume poussiéreuse
rencontre de deux marcheuses
ici les vagues s’agitent
a plongé la mouette
a loupé le poisson

plongent et replongent
les mouettes
pêcheuses



dimanche 31 juillet 2005, marche plage des Aresquiers. (Frontignan-Vic la Gardiole, Hérault, France)





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Sunday, October 01, 2006

Barque ancrée dans la brume

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
24 juillet 2005


6 heures 21

Au-dessus des tamaris
ciel pommelé rose de gris
entrefilet de rouge tamisé
sur la mer gris luminescent
ciel nuancé de gris silencieux
vagues gris acier
vent de la mer moite et frais

se répand une clarté brumeuse
rayée d’une fumée jaune d’avion
au loin un bateau noir
sur le sable mouillé de gris
pointent des cannes à pêche
froid mou sur ma poitrine
frissons aux jambes

au milieu des nues de nuages éteints
vacille un foyer de cendres vives
un bouquet de pétales orangés
flambe sur ma tête

une lumière rougeâtre gonflée
cligne de l’œil flou parmi les nuages
me fait penser à la lune
je me retourne et la vraie lune
mollie me regarde de travers
m’a fait passer la nuit
blanche la pleine lune !

soleil invisible
derrière une muraille plombée
un arc de lumière carmin moelleux
se réchauffe d’orangé brûlant
de brume rose tendre
se vaporise le ciel


6 heures 37

la Gardiole se cache dans la brume
sous un ciel caressé de tendresse
le ciel sur la mer est éclairé
de brume dégradée
le soleil émergé à moitié
la vague éclaire vaguement
puis il se couche dans la brume


6 heures 52

soudain réapparaît l’astre illuminant
et son reflet de pépites sur les flots
dure l’espace d’un instant
brusquement je me retrouve sur la lune
la mer se drape d’un gris peureux
laque figée noire de bleu
la totalité du ciel est voilée
le soleil n’existe plus

reflet volé
nuages envolés
la mer en deuil semble assourdie
voiles du ciel à peine colorés
morne plage
plats galets
gris tamaris
la mer enrobée de gris pétrole
subitement est surlignée à l’horizon
d’un trait ferme bleu outremer

ciel flottant de mollesse
toujours pas de soleil visible
juste un voile fantomatique rose
au-dessus du trait outremer
laisse deviner des rayons irréels
ma chemise lourde d’humidité
me plaque à la peau
le vent me charge les oreilles
les yeux rivés sur le rose diaphane
je cherche Palavas

la plage est restée déserte jusqu’à présent
un pêcheur aux quatre cannes alignées
se prélasse dans son fauteuil de toile
du gris partout
nuancé de toutes les teintes éteintes
mon pas s’alourdit sur le sable lourd
la brume est plus tenace que le soleil
le vent aussi qui picote la page
de mon cahier de grains de sable
je décide de fendre la grisaille
d’un pas tonique


7 heures 20

la mer sous le soleil supposé
tire un trait argenté
flux satiné
tout devient doux de doux
discret turquoise entre les nuées molles
trait argenté disparu
vent moins froid
la mer se couvre de vert de gris
coupé de gris mauve à l’horizon
puis disparaissent les gris Vélazquez
je ralentis le pas
quatre mouettes contemplant
leur reflet dans le reflet du sable
s’envolent

le soleil potentiel exalte
les nuances d’eau et d’air

je fonds dans les brumes
j’ai froid à nouveau
un vététiste me dépasse
et se retourne pour me saluer
convient à mes états d’âme
ce temps suspendu
à mes états de peau sensible
cette mer du nord subtile
en place de la grande bleue !


7 heures 30

la mer couleur d’huître me berce
chantent fluet les oiseaux des étangs
rythme mon pas la résonance lancinante
du ravin marin
m’apaise l’horizon adouci
le vent tiède me mouille les mains
le cycliste revient de sa virée

le soleil semble avoir disparu pour longtemps
le bateau noir est en réalité
une barque de pêcheur
barque ancrée dans la brume
dont je vais essayer de me rapprocher
si ce n’est pas un fantôme
avant de rebrousser chemin
une mouette plane sur la mer
et fait des va-et-vient mer étang en criant
une autre mouette la rejoint
s’envolent vers la mer
tournoient près de la barque

ça sent la malaïgue des étangs
deux chiens courent vers moi
un noir et un marron qui tient
en gueule un jeune lapin inerte
ce sont des habitués de la plage
je n’ai jamais vu leur maître
passent leur chemin

la barque immobile s’agite
lorsque j’arrive à son niveau
elle s’éloigne…
je décide de faire demi-tour
et de marcher dans la vague


Dimanche 24 juillet 2005, marche plage des Aresquiers (Frontignan - Vic La Gardiole, Hérault, France)






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Loulou de mer

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
17 juillet 2005



6 heures 17

Arrivée plage des Aresquiers
marée haute mer grise de brume
mangée par le ciel embrumé
tamaris chargés d'eau
galets de platitude
où est le ciel ?
mouette noire au-dessus de l'eau
mon cahier ramollit

un pêcheur a planté deux cannes
mais… c'est mon ami Loulou
je ne l'avais pas reconnu
dans la brume
elle s'éclaire
Loulou a le dessus de la main gonflé violacé
a souffert vivement toute la nuit
hier un vive lui a piqué le doigt
il faut paraît-il pisser dessus
mais c'est comme s'il avait pissé en l'air
il a alors essayé d'éteindre l'incendie
avec de la javel puis du vinaigre
Loulou est un dur …au cœur tendre

quelques tentes posées sur les galets
s'éveillent
les flots s'éclairent de gris perle
les mouettes crient
assise un instant sur les galets j'observe
comment le ciel d'eau poudré
se détache de la mer
une subtile luminosité rose poudroie
dans le poudré gris bleuté du ciel
des cannes à pêche se plantent
la mer rosit tendrement à l'horizon
bleuit à mes pieds
le sable mouillé rosit timide
fine rangée de cannes à pêche
fuyante dans l'air feutré

un discret arc rosé sur l'horizon bleuté
amorce un cercle
un pêcheur s'avance dans les flots
lance sa canne sur le soleil émergeant
rouge discret
boule totale tamisée carmin ému
éclaire de rose le ciel de poudre
je me noie dans la mer féerique
sucrée de rose liquide
le soleil se réchauffe
se découpe net à présent
sur un ciel fantôme
son discret reflet effleure l'eau
les vêtements me collent à la peau

se nappe la boule d'orange magma
le reflet chemine en zigzag sur les flots
page de mon cahier toute flasque
sable sec mouillé
sable mouillé à peine rosé
le soleil monte toujours plus net
et jaunit à vue d'œil
le ciel résiste de brume étale
un coup d'oeil arrière à l'ouest
la mer confuse
se confond encore avec le ciel

des mouettes frôlent l'eau
dansent le lever du soleil
trop intense pour être regardé
droit dans les yeux
dans mes vêtements plaqués à la peau
je n'ai ni froid ni chaud
moiteur de vendanges

le soleil blanchit
le reflet prend froid
moi aussi
mer lisse
flux rauque sur galets gris mouillé
le soleil se perd dans la brume
petit point lumineux au loin
impose un reflet
ça sent la marée
je cueille un galet dodu comme une poule d'eau
ciselée sa chair palpitante de gris
de graphisme blanc


6 heures 45

un vent léger se lève
le soleil éclaire ma feuille
rumeur de gouffre
soleil devenu lumière
son reflet s'étale sur la mer étale
les courants y font comme des lacs
lisses miroirs paisiblement ocrés
parmi les flots bleuâtres ridés

soleil halo de brume
mer diaprure
langueur du vent marin
du ciel décoloré
un éphèbe me dépasse
d'un pas athlétique
le vent forcit
tout contre les ganivelles
se nichent deux tentes dormeuses
un homme assis entre les deux
contemple la mer gris ciel

je presse le pas
là-bas dans l'apparence des arbres
vision de la cathédrale de Maguelone
La Grande Motte gommée de blanc
la tiédeur se précise en dépit du vent
le soleil haut darde sa luminosité sur les flots
le ciel reste gris clair
sur terre la Gardiole est un vaisseau fantôme
j'ôte ma chemise
pour sentir le vent sur ma peau

la brume sur la mer se dissipe
rayonnée la mer se moire de bleu et gris
je fends le souffle du vent
mêlé à la caverneuse respiration de la vague
seule sur le fin littoral de sable fluide
entre la mer et les étangs

je fais demi-tour
marche à présent dos au soleil
la mer est bleu signe particulier néant
le ciel bleu nuageux sans nuage
le sable jaunâtre trépigné
La Gardiole lourdement embrumée
le soleil commence à chauffer la peau
face à moi une famille de vacanciers
toute ensoleillée
marche allégrement dans l'eau


8 heures 30

le sable est humide partout
un homme et une femme
nus comme au premier jour
entrent dans la mer
main dans la main
baignés
de lumière



Dimanche 17 juillet 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan - Vic la Gardiole, Hérault, France)





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La marche du 14 juillet

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
14 juillet 2005


6 heures 50

Soleil en face au-dessus de la mer
chair de poule sur les bras
la mer ondule sous le vent
ciel brume pastel poudrée de rose
centré le soleil dans un matelas
de nuages pommelés
son reflet doré de brillance
m’atteint les pieds
les vagues froides bleutent le sable
la brume rose est déjà blanche de bleu
fantôme la plage au loin

le reflet sur l’eau est trop puissant
j’en pleure
je chausse mes lunettes de soleil
le ciel devient grisaille de bleu rose
les vagues bleu gris font le bruit
de mousse qui s’évanouit

serpente la vague de feu
à ma rencontre
lustre le sable du rivage
lisse les flots
le reflux ruisselle sur les galets
le reflet devient surexposé

l’ombre des galets se creuse
de contraste sur le sable jauni
battu par la vague
mon ombre s’allonge derrière moi
devant la mer se teinte de pâle
ciel blanc cassé par l’astre de lumière
barque de pêcheur au loin sur la mer

la colonie de vacances est déserte
les voiliers rangés sur les galets
nus pointent leurs mâts au ciel
attendent les cris des enfants
la barque du pêcheur me dépasse en silence
un banc de galets sous l’eau frise la mousse

le puits de soleil sur la grève m’éblouit
je pose mon regard
sur la frange cristalline des vagues
la mer clapote sur bruit de fond profond

dormeur emmitouflé dans son sac de couchage
au milieu de la plage
des châteaux de sable fondent dans la vague
le sable est piétiné
flèches de mouettes coussinets de chiens
un château crénelé de coquilles blanches
résiste coiffé d’une plume blanche

flux et reflux rythment mon pas
sur le velours du sable mouillé
éclaboussures sur les chaussures
un grand cercle de blanches coquilles
incrustées dans le sable
protège un château disparu

les vagues se pétrissent l’une l’autre
fine écume bulles de verre en lisière

retour demi-tour
la mer à contresens du soleil levant
bleu Méditerranée mais atténué
ciel fade bleui de brume
soleil et vent doux dans le dos
mon ombre oblique devant moi
ma peau est toute jaune
le sable aussi
l’heure est venue
de me baigner toute nue dans la mer



Jeudi 14 juillet 2005, marche plage des Aresquiers (Frontignan - Vic La Gardiole, Hérault, France






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Soleil dans un flot de nuages

Marcher à la mer me procure le plaisir intense de vivre une aventure de liberté en accord avec les éléments. Récemment j’ai eu envie de noter mes impressions, tout en marchant le long de la plage. Ces notes sont l’équivalent de croquis spontanés sur le motif. « Soleil dans un flot de nuages » est ma première esquisse...


6 heures

Reflets sanguine sur la mer
ciel rose
reflet givre
vol de mouettes
fissure de rouge dans la barre gris plombé du ciel
fait des taches de sang sur les flots de l’aube
barre sépare la clarté de la mer et le haut du ciel
plane et frôle l’eau la mouette
barre s’entrebâille du feu à sa fenêtre
deux yeux de feu dans la sombre barre
rougissant le sable léché par la vague
un œil s’enflamme le ciel s’éclaire
barre rosit
mer s’étale
rayon cuivré
zigzague au gré des vagues
bronze
dore
pénètre en un puits de lave striée
le miroir
du sable mauve lustré par la vague
sable mauve festonné de mousse bleutée
ciel panoramique pommelé frangé de lumière
éclaire de poudre de riz la base de la barre
la mer devient bleu tendre
le reflet diffuse sur l’eau
le vent se lève
l’horizon s’éclaire de vapeur poudrée orangée
ainsi que le cordon de sable mouillé
se cache le soleil dans la partie haute de la barre
diffuse l’éventail de ses larges rayons fantomatiques
du jaune sur la mer à l’est
à l’ouest bleu Méditerranée
monte la perle d’ambre dans les nuages noirs
miroir argenté sous le soleil blanc
nuages gris crénelés de blanc
au-dessus le ciel bleu clair
une traînée de gris morne sépare en deux le ciel
ciel bleu clair aérien
ciel jauni de nuages grisés à l’horizon de l’eau
Palavas souligné d’un trait argenté
vague douce
glissent les vaguelettes sur le sable blondi
La Grande Motte se réveille s’élève la Grande pyramide



6 heures 45

une vague de silhouettes d’oiseaux
se dirige vers les étangs
le soleil atteint les derniers nuages sombres
les incendie à blanc
reflet blanc devant La Grande Motte
vers les Cévennes un train de nuages blanc
à cœur sombre se disperse
va-t-il franchir les derniers nuages épais
le soleil blanc ?
un rayonnement de faisceaux ombrés le précède
la mer ne reçoit plus de reflet
l’astre perce
percent les chants d’oiseaux
la mer caressée d’un large reflet scintille
vagues ourlées de brillance
lunettes solaires bienvenues
clapotis
soleil glacier reflet froid
nuages espacés jaune de gris
encore quelques nuages jaunis prêts à être vaincus
flopées de mouettes tournoient bruyamment
dans le ciel de l’étang
la mer brille
le soleil émerge en force du flot des nuages
je ne peux plus le regarder en face
reflet puissant dans la mer
le ciel bleu pâle est balayé de nuages blanc grisaillé
des canards flottent
la mer roule
monotone



Dimanche 10 juillet 2005, marche plage des Aresquiers (Frontignan - Vic La Gardiole, Hérault, France)






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